vendredi 2 janvier 2015

La méthodologie en FLE

Parlons peu, parlons bien. Aujourd'hui, nous allons évoquer le côté méthodologique, intellectuel, de notre sujet. Au Danemark, j'aurais la chance d'enseigner le Français, en tant que langue étrangère pour les apprenants. J'enseignerais donc du FLE (comprendre Français Langue Etrangère).


Comme vous vous en doutez sûrement, il existe plusieurs théories sur les façons d'enseigner le FLE.

Pour aller vite, on dira qu'il y a 3 grands courants (même si d'autres revendiquent leur appartenance à d'autres courants). Il y a tout d'abord la méthodologie dite traditionnelle, la méthodologie communicative et enfin, un courant appartenant à la pédagogie communicative actionnelle, ou pédagogie actionnelle.

Dans cet article, je vais d'abord résumer en quelques lignes ces courants, en vous exposant leurs genèses et leurs idées principales. Christian Puren, en 98 avait d'ailleurs à ce sujet publié un document exposant clairement les différences entre ces courants.

Si je vous parle de ça, c'est qu'en tant qu'enseignant, nous sommes plus ou moins intuitivement tournés vers tel ou tel courant. Dans notre manière d'être dans notre classe, avec nos élèves, dans la façon dont nous tournons les leçons,  etc.

Ma grande passion, dans l'enseignement, c'est de déconstruire le compliqué pour en faire quelque chose d'un peu plus simple pour le plus grand nombre.

La pédagogie traditionnelle :  "Le prof tout puissant"

Pour faire assez simple, le modèle traditionnel, c'est un peu l'image archaïque que l'on peut avoir de l'école et des professeurs. Le prof est mort, vive le prof.

Un lieu où seul l'enseignant détient le savoir, il a tous les pouvoirs et les élèves sont la pour intégrer le tout et être capable de le présenter.

Sur le titre, je vous ai mis le lien de Wikipédia (génération Internet oblige), et pour le coup c'est assez marrant de lire la définition qu'en faisait Jean Houssaye, qui avait inventé le triangle pédagogique. Il dit : " Cette pédagogie privilégie la relation entre l'enseignant et le savoir". Comme quoi l'élève n'était pas vraiment considéré comme partie prenante et active du processus mais plus un réceptacle du savoir divin.
 
Le travail de groupe y est proscrit, du moins peu conseillé car l'enseignant n'a pas suffisamment de contrôle sur l'apprentissage collectif.

  
Pour résumer en une phrase, cette pédagogie est celle du savoir, du modèle, de l'autorité, de l'effort, de l'individualisme et de la sanction.



La pédagogie communicative : "Où on apprend enfin à acheter du pain et demander son chemin"

C'est un peu le moment où on s'est rendu compte que chaque élève pouvait apprendre à sa manière, à son rythme et que l'enseignant, devait s'adapter aux individus.
Le professeur et les élèves coopèrent, avancent ensemble.  Au niveau pédagogique, on arrête d'apprendre par cœur des notions sans sens, on ajoute plutôt aux notions le contexte de communication, concrètement. En langues, il s'agit donc d'apprendre à se débrouiller à l'oral dans un pays étranger. Les essentiels sont abordés, dans des séances "interactives"

Ainsi, la parole est générée par l’élève et non par l’enseignant. On va parler de tâches plutôt que d’instructions portant sur des notions, des fonctions, des actes de langage et des intentions de communication clairs et précis.

Pour résumer : Le rôle de l'enseignant est de permettre à l'apprenant de jouer un rôle actif dans son apprentissage. Il est à la fois animateur, coordinateur et conseiller plutôt que maître.


La perspective actionnelle : "L'élève a toutes les cartes en main pour apprendre"

La pédagogie communicative actionnelle met en avant l'élève, dans sa globalité, comme un être pensant et décisionnaire de sa propre évolution, de son apprentissage.

Auto-évaluation, travail de groupe, l'apprentissage par la pédagogie actionnelle, c'est un peu comme des séances de teambuilding, sur toute l'année (pour exagérer le portrait).

L'enseignant doit savoir s'effacer, tout en observant la progression individuelle de chacun. L'enseignant est un bricoleur, il s'adapte à tout, met en place des stratégies d'apprentissage différenciés pour permettre à tout ses élèves de progresser à leur rythme.

Pour résumer : L'enseignant doit réussir un joli tour de passe-passe : Faire progresser tout le monde, en jonglant avec le temps qui lui est imparti pour que chacun avance. Il est à l'écoute et s'appuie sur l'auto-évaluation pour juger la progression globale de ses élèves. (et avec le sourire s'il vous plait)

Si vous n'avez rien compris à ce que j'ai tenté d'expliquer succinctement, vous pouvez toujours regarder cette vidéo qui en 15 minutes, fait le tour de la question.


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